Indret : Une fonderie de canons ( 1777 - 1828 )



Un manège à chevaux









En 1777, il y a à peine quarante ans que Maritz a inventé le procédé de forage des canons pleins qui, jusqu'alors, étaient coulés creux. Réaliser une fonderie de canons impliquait donc de créer une forerie pour ces alésages. Peu de moyens existent à cette époque pour mouvoir les appareils propres à réaliser cette opération dans de bonnes conditions :

Toufaire, dans un rapport, fait ressortir ces derniers points et De Sartine rejoindra son point de vue le 19 octobre 1777 en écrivant que le « moyen qui consiste à employer des chevaux pour mettre le moulin en action exige moins de temps et de dépense » mais qu'«, il y auroit à craindre que la difficulté de donner aux chevaux un mouvement toujours égal, n'empêchât de rendre le forage aussi parfait qu'il doit l'être ». Il confirmera sa décision le 10 janvier 1778. Si le 29 janvier, Toufaire signe un plan pour une forerie à chevaux « destinée à forer les canons de 12 et les calibres inférieurs en attendant que la machine hydraulique projetée et commencée pour tous les canons soit achevé », plan que de Sartines renvoyât, revêtu de son approbation dès le 6 février, en préconisant « pour que vous le fassiez exécuter le plus tôt possible », ce dernier dut, très vite, faire marche arrière face aux retards que prenait la construction initialement prévue mais, plein d'optimisme, il continue de croire que cette solution ne peut être que provisoire. Le 24 avril, il écrit encore : « Puisqu'il y a apparence que la machine hydraulique sera en état de forer des canons presqu'en même temps qu'il en sera coulé, il est inutile de faire l'achat de huit chevaux pour le moulin à manège. Dans le cas où il sera nécessaire de se servir de ce moulin, vous aurez recours ainsi que vous le proposez à des chevaux de louage attendu que ce ne peut être que pour très peu de temps ».

Pourtant, le premier canon (calibre de 6) qui sera foré à Indret le sera le 3 août 1778, par le manège à chevaux avec deux animaux. Ce manège était prêt dès le mois de juillet, seuls les forets manquaient à cette époque. Il faudra attendre encore plusieurs mois pour que la forerie hydraulique soit en état d'effectuer son premier forage.







Cet atelier était accolé au mur ouest du bâtiment dit "de l'horloge" qui subsiste toujours aujourd'hui à Indret et dont on voit, sur les vues ci-dessus le toit en forme de bateau renversé. Il comprenait un rez-de- chaussée où se trouvait la forerie et un étage où les chevaux entraînaient l'appareillage. Les chevaux montaient à cet étage par une rampe extérieure inclinée située sur le côté droit des vues. En plein milieu de l'atelier et sur les deux étages trônait un arbre vertical de près de 5,15 m de haut pour une section carrée de 40 cm de côté.
A l'étage, l'extrémité supérieure de l'arbre est munie de quatre « ailes en bois de chesne » elles-mêmes équipées de systèmes pour pouvoir y atteler à chacune deux chevaux, soit un attelage de huit chevaux qui entraîne en rotation l'arbre.
En ce qui concerne le rez-de-chaussée, deux inventaires datés du 8 septembre 1780 et du 4 messidor An II (22 juin 1794) nous font apparaître deux systèmes différents :