Indret : Une fonderie de canons ( 1777 - 1828 )





Principales réalisations




Le 10 mars 1777, de Sartines informe le Commissaire de la Marine à Nantes qu'il a passé un marché avec le « sieur Wilkinson, habile fondeur anglois » aux termes duquel le signataire s'est engagé à « former dans les environs de Nantes, un établissement pour faire couler des canons et des mortiers de seconde fusion et à procurer à nos ouvriers les connoissances nécessaires pour travailler avec succès d'après ses principes ».

Sitôt le site trouvé (voir la page Indret, jusqu'en 1777), un inconvénient se présente, l'installation du futur site nécessitera un certain nombre de travaux hydrauliques dans la Loire. Magin, Ingénieur de la Marine, qui avait déjà effectué des travaux importants dans le lit du fleuve à cet endroit pour la création d'atterrissements est nommé pour y pourvoir. Ce dernier, doté d'une forte personnalité, entrera très vite en conflit avec Wilkinson sur l'emplacement de la forerie qui doit être construite. Magin qui sait que le fleuve doit s'envaser dans cette zone déconseille vivement d'implanter la forerie ici (il débutera même des travaux à Basse-Indre en ce sens), Wilkinson, tient essentiellement à ce que le forerie soit le plus près possible de le fonderie. Après quelques mois de tergiversations, le Ministre devra se résoudre à rappeler Magin et à nommer à sa place Toufaire, autre Ingénieur de la Marine en service à Rochefort. C'est ce dernier qui arrêtera le site de la forerie et procèdera à sa création et à sa mise en service.

C'est à partir de cette époque que les premiers fonds seront débloqués pour la création de la fonderie : 12 000 livres. L'ampleur des travaux à réaliser est tel que de Serval, représentant direct du Ministre auprès de Wilkinson demande à ce que cette somme soit systématiquement allouée chaque mois.




Nous l'avons vu, (page Indret jusqu'en 1777),le bâtiment principal existant se trouve être le château construit depuis déjà fort longtemps. L'implantation du site se fera donc à proximité immédiate puisque ce dernier servira de lieu d'habitation et de bureau pour les futurs dirigeants.

Les premières constructions furent réalisées avec des pierres en provenance de Saint Savinien près de Rochefort. Elles étaient réputées plus faciles à tailler et offraient l'avantage d'une économie dans le coût de la construction. Ce souci d'économie demeurera constant et obligera les autorités locales à recourir à des réquisitions lorsque des difficultés d'approvisionnement apparaîtront.

A proximité immédiate, figure un autre bâtiment appelé "L'Orangerie" ou encore "bâtiment de l'horloge". Sa principale caractéristique réside dans sa toiture en forme de carène de navire renversée. Il connaîtra diverses utilisations. Sa partie ouest sera complétée par une forerie provisoire à chevaux dès la création de la fonderie. Il deviendra par la suite menuiserie pour se transformer en infirmerie pendant le XX° siècle.



 1 - Magasin aux châssis et modèles
 2 - Forges pour le service particulier de la fonderie
 3 - Petits fourneaux au Coak
 4 - Magasin et supplément à la fonderie
 5 - Magasin aux briques, terres et sables
 6 - Magasin et passage
 7 - Fonderie
 8 - Etuve
 9 - Fourneaux
10 - Forerie provisoire

1 - Bâtiment octogone : Ce sera le premier bâtiment à être implanté sur le site. Cette appellation est liée à sa forme. Construit sur la partie rocheuse de l'île à l'ouest-nord-ouest du château ,il mesure 5,20 m de haut pour une largeur de 10,4 m. La partie principale comprend 2 fours à réverbère (rep. 9 du schéma ci-dessus). Chacun de ces fours comprend :

Un cendrier. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un réceptacle ( 3,645 m x 2,323 m ) où tombe la cendre. Un escalier y donne accès. Le mur qui borde cet escalier fait 1 pied d'épaisseur (0,32484 m) et est protégé par une « plaque de fer de fonte de 2 pouces d'épaisseur » (5,4 cm).

Une grille ou « chauffe ». Constituée de barreaux en acier de 2 pouces de largeur (5,4 cm), elle a pour vocation de soutenir le charbon et d'assurer le passage de l'air et de la cendre.

Un autel. « endroit où l'on charge », Situé 13 pouces au-dessus de la grille (soit seulement 35 cm), il «  est tant soit peu en pente pour donner la facilité à la fonte de s'écouler dans le creuset ou réservoir [...] toute l'étendue du sol est faite de sable battu ; cette superficie va en ligne droite depuis l'autel jusqu'auprès de la coulée où elle forme une courbe qui fait un espèce de bassin pour recevoir la fonte ».

Une voûte. Constituée de briques recuites, et de forme arrondie, elle prend naissance 2 pieds 6 pouces au-dessus de la grille (0,812 m), s'élève ensuite jusqu'à 7 pouces (0,190 m) au-dessus de l'autel et redescend finalement de 11 pouces (0,300 m) jusqu'à l'ouverture de la cheminée. Elle se termine à la distance de huit pouces du mur.

La longueur totale intérieure du fourneau est de 12 pieds 3,90 m), sa largeur est de 3 pieds 8 pouces (1,191 m) à la chauffe et de 3 pieds (0,975 m) à la coulée.

Une cheminée qui ne laisse « que 8 pouces de passage à la fumée » (0,216 m). Son montant «  est soutenu par 2 plaques de fonte de 2 pouces d'épaisseur (5,4 cm), les murs extérieurs sont liés entre eux par 4 barres de fer battu qui sont à la distance d'environ un pied l'un de l'autre, il règne à chaque côté une plaque de fer verticale pour recevoir et maintenir ces liens ».
« La coulée est à la même hauteur que le bassin ou est déposée la fonte, elle a 9 pouces de hauteur (0,244 m) et 6 pouces de largeur (0,162 m), il y a au-dessus de la coulée une ouverture qui sert pour prendre la fonte avec une cuillère quand il en reste après que les canons sont coulés, cette ouverture a 1 pied quarré (10,55 dm²) en dedans du four, on l'a bouché avec un cadre ou châssis en fonte dont les côtés ont 2 pouces (5,4 cm) de largeur de même que le travers qui le sépare par le milieu ; les deux vuides (vides) sont remplis par deux briques, il y a un trou au milieu du châssis d'un pouce de diamètre (2,7 cm) qui sert pour regarder dans l'intérieur du four et connaître à quel degré est la fusion ».

Les murs extérieurs des fours font 14 pouces d'épaisseur (soit environ 38 cm) non compris un revêtement de 8 pouces (21,5 cm).

En août 1777, ce bâtiment sera suffisamment avancé pour qu'il soit « bientôt en état de recevoir la charpente ».

Les documents consultés font apparaître par la suite de nombreux travaux d'entretien dont certains laissent supposer que certaines malfaçons aient eu lieu. Ainsi le 13 janvier 1793, le commissaire de Nantes s'adresse-t-il en ces termes au Ministre : «  J'ai l'honneur de vous adresser un état et un devis de réparations urgentes à faire aux murs de l'étuve de la grande fonderie qui sert à sécher les moules des canons. Ils sont totalement lézardés et laissent perdre toute la chaleur de sorte que les moules à canons seroient mal recuits et il en résulteroit des défauts aux pièces si on ne faisoit promptement cette réparation ».
Babron, dans l'ouvrage qu'il écrivit à la fin des années 1860 nous dit que ce bâtiment bénéficia dès l'origine d'une plaque en fonte sur laquelle on pouvait lire l'inscription suivante : «  L'an MDCCLXXVIII, le V° du règne de Louis XVI, sous le ministère de M. de Sartines ». Ce qui atteste que le bâtiment était terminé en 1778, chose nullement étonnante car le premier canon ( du calibre de 6, soit le plus petit ) fut effectivement foré cette même année.

2 - Bâtiment servant à préparer le sable (rep. 6) : Long de 14 ,3 m, large de 7,15 m pour une hauteur de 3,9 m, ce bâtiment sert de liaison entre les magasins à sable et le bâtiment précédent. Il comporte une fosse juste devant la porte de l'octogone de 8 pieds de profondeur ( 2,680 m ) « dans laquelle on doit couler les mortiers ». Devant le mur ouest se trouve une étuve souterraine à laquelle on accède par un escalier de 12 marches, cette étuve est « destinée à faire sécher le sable ».

3 - Fonderie neuve (entre rep. 4 et 5) : Situé à droite du magasin (rep. 4), ce bâtiment mesure 13,643 m de long et comporte deux fourneaux à réverbère identiques à ceux du bâtiment octogone. Devant ces fourneaux se trouve une grande fosse profonde de 3,90 m qui servait à couler les canons. On trouve également dans ce local « un petit fourneau à fondre la forure des canons ». Il est composé de 2 cuves de forme conique en fonte de 27 cm de hauteur et dont le diamètre moyen à mi-hauteur est environ de 0,85 m. Une autre étuve est également implantée sur le côté sud.

4 - Forges (rep. 2) : 2 forges « volantes » équipent cet atelier. A chacune d'elles est «  suspendu un soufflet à 3 cerceaux garni en peaux de boeuf, d'un tuyau de cuivre de 3 pouces et demi de diamètre, de ses chaînes, crochets et poids ». Deux enclumes de respectivement 423 et 402 livres se trouvent à proximité immédiate, montées sur de gros billots de bois de chêne.
Nous trouvons encore un martinet d'installé dans ce local. Il est constitué d'un marteau de fonte de 200 livres placé à l'extrémité d'un manche en frêne et mû par deux arbres en acier reliés par un jeu de pignons et de roues dentées, ces arbres sont actionnés par des servants qui tournent les manivelles mettant en branle cet ensemble. Sous le martinet est placée une enclume pesant le respectable poids de 3500 livres.

5 - Magasin aux modèles et châssis de canons (rep. 1) : Ce bâtiment de près de 12 m de long n'a qu'une vocation de magasin. Il ne comporte qu'un grand établi très résistant.

6 - Forerie provisoire (rep. 10): Cette forerie sera détaillée dans notre paragraphe "foreries"

7 - Grandes forges et petite fonderie : Un des deux plus grands bâtiments de l'époque (39,3 m de long pour 7,80 m de large). Il comprend deux parties distinctes séparées par une cloison de sapin. D'un côté se trouvent deux forges à deux feux avec leurs soufflets. Ces derniers sont « montés sur une charpente qui servoit autrefois de chantier à percer les châssis à canon », il semblerait donc qu'en 1780, certains objets avaient déjà changé d'affectation depuis la création de la fonderie. Quatre grosses enclumes montées sur billot de bois en chêne et pesant entre 507 et 423 livres viennent compléter le gros outillage de cet atelier.
De l'autre côté de la cloison, se trouve une fonderie dont «  la porte d'entrée est à l'orient », cette partie se trouve donc dans la moitié est du bâtiment. Cette fonderie est d'un modèle identique à celle du bâtiment octogone et comporte devant elle une petite fosse qui sert à la coulée de différentes petites pièces, cela la distingue donc de la fonderie principale servant pour la confection des canons. A noter également que « dans la dite fonderie du côté de midy sont 2 portes qui communiquent dans un petit bâtiment sous voûte où est établi un moulerie en terre » et que le sol de ce bâtiment est entièrement recouvert de plaques de fonte de 18 mm d'épaisseur.

8 - Bâtiment à usages multiples : Mesurant également 39,3 m de long mais ne faisant que 3,9 m de large, celui-ci est scindé en 5 parties séparées par des murs et assure les fonctions suivantes :

de forge identique à celle du bâtiment précédent (mais de dimensions plus réduites). Les parties 1, 3 et 4 y sont affectées.
de logement pour des ouvriers. 6 cases attenantes à la forge sont réservées à cet effet dans la seconde partie.
de magasin de cordages et de charbon pour la partie 5. Un addenda en marge de l'inventaire de 1780 signale que cette partie va être transformée en logement de domestique et que le sol sera carrelé à cet effet. L'inventaire de 1795 reste muet à cet égard et ne donne aucune précision à la fonction de ce local.

9 - Autres bâtiments : D'autres bâtiments seront encore édifiés à usage :

de forges avec parfois des logements d'ouvriers au-dessus. La forerie hydraulique comprendra sur ses deux côtés est et ouest deux autres petites forges. Il est intéressant de noter que celui situé à l'ouest de la forerie est le seul pour l'île où il est fait mention de latrines pour les ouvriers. Elles sont placées au-dessous de ce bâtiment et en bordure de la rivière
de hangars utilisés à la forerie des châssis.
de fourneaux.
de pompes pour l'eau nécessaire aux bassins des fourneaux.
de hangars pour stocker les débris de forage, les boulets de canons, les poudres nécessaires aux épreuves de canons, le charbon de bois.
de logements, ainsi un bâtiment de 42,88 m comprend 10 pièces identiques prévues à cet usage. Par ailleurs, l'ancienne chapelle du château a été aménagée, elle aussi, en logement.
d'écuries.



Il existera trois types de foreries dans cette nouvelle fonderie ; hydraulique, manège à chevaux et à vapeur. Dans notre page sur la forerie à vapeur, nous exposons les difficultés rencontrées pour l'installation de la première forerie.

Nous développerons dans ce chapitre une description de:

La forerie hydraulique
Le manège à chevaux

1 - La forerie hydraulique :

Installé sur la rive sud du fleuve à l'extrémité de la digue dite de Boiseau (actuellement digue de La Montagne), c'est un grand bâtiment de 96 pieds de long (31,184 m), 36 de large (11,694 m) et 14 d'élévation (4,548 m). Cinq grandes portes ( 10 pieds de large soit 3,250 m pour 8 pieds de haut soit 2,6m) permettent de faciliter les manœuvres et transferts de canons.
Le mécanisme de forage est entraîné par deux roues de 6,50 m de diamètre mais de largeur différente ( 3,74 m pour l'une et 2,44 m pour l'autre ), comprenant chacune 16 aubes. Ces roues entraînaient par un jeu d'engrenages 4 canons serrés par leur culasse.

Les forets étaient placés sur des chariots qui se déplaçaient latéralement mus par un système d'"avance automatique". Le dit chariot se meut par le moyen d'un rouleau posé derrière au bout duquel il y a une roue dentée qui s'engrène avec un pignon dont l'arbre sert à recevoir deux leviers au bout desquels sont suspendus des poids pour faire avancer et reculer le chariot..(Voir principe ci-dessous)

Ces forets étaient au nombre de trois ayant chacun une fonction bien précise pour assurer un forage aussi précis que possible

Le premier (rep A ci-dessus) comportait une pointe en forme de "langue de carpe" et avait un double rôle. Il pratiquait un avant-trou dans le canon. Juste derrière, on trouvait un couteau décalé de 90 degrés (voir deuxième ligne) qui agrandissait le forage. Enfin, un second couteau (non représenté sur la vue) forait à un diamètre proche de la cote définitive de l'âme du canon. L'arbre du foret étant d'un diamètre nettement plus faible que le forage obtenu, l'évacuation des copeaux s'en trouvait facilitée.
Le second (rep. B) terminait la partie que les couteaux n'avaient pu atteindre et approchait de très près la cote réelle du diamètre de perçage. il permettait également de commencer à former le fond de la culasse.
Le dernier (rep. C) terminait le forage à la cote définitive ainsi que le fond de la culasse. Il était soutenu à son extrémité par un morceau de bois de chêne fixé sur lui pour contrebalancer la flexion qui pourrait se produire et qui aurait engendré un diamètre trop fort pour l'âme du canon.
Toutes ces manœuvres étaient accompagnées d'une forte recommandation : «  On peut sur le premier et le second foret pousser le travail autant que les mouvements et les outils le peuvent permettre ; mais il faut très peu charger le dernier foret et aller lentement pour ne point faire d'ondes dans l'âme »

Pour mouvoir les roues, on avait eu recours à la force hydraulique. Celle-ci était obtenue grâce à une vaste étendue d'eau située à proximité et retenue par la modification de deux digues construites une vingtaine d'années auparavant pour diminuer la largeur du fleuve.

L'aménagement des digues a consisté à les rehausser, les renforcer et à aménager un certain nombre d'écluses qui devaient permettre en fonction des marées de remplir deux fois par jour la retenue d'eau.

Cet atelier qui sera désaffecté à partir de 1828 deviendra atelier de forge et de serrurerie pour devenir à partir de 1844 une chapelle.




2 - Le manège à chevaux :

Ce bâtiment sera accolé au mur ouest de l'orangerie.
Il résulte du compte qui m'a été rendu du mémoire de cet ingénieur que si celui-ci de ces moyens qui consiste à employer des chevaux pour mettre le moulin en action exige moins de temps et de dépense, il y auroit à craindre que la difficulté de donner aux chevaux un mouvement toujours égal, n'empêchât de rendre le forage aussi parfait qu'il doit l'être. Ainsi s'exprimait en octobre 1777, le ministre de la Marine pour exclure la réalisation d'un tel type de forage des canons. Pourtant les vicissitudes rencontrées pour le choix de la forerie hydraulique furent telles que cette solution revint au goût du jour très rapidement, du moins pensait-on, ce serait une solution provisoire. Ainsi en avril 1778, Dans le cas où il sera nécessaire de se servir de ce moulin, vous aurez recours ainsi que vous le proposez à des chevaux de louage attendu que ce ne peut être que pour peu de temps. Pourtant ce manège à chevaux forera le premier canon d'Indret et ce avec six mois d'avance sur la forerie principale.
Bâtiment carré de 36 pieds (11,694 m) pour une hauteur de 8 pieds (2,598 m) sous plafond, il comprenait deux niveaux :

- Le rez de chaussée dans lequel se trouvait la machinerie.
- l'étage où se trouvaient les 4 chevaux qui entraînaient le mécanisme. Ces chevaux accédaient au système d'entraînement par une rampe extérieure pavée.

Les chevaux actionnaient un arbre vertical de 16 pieds de haut (5,199 m) qui traversait le plafond et était muni à sa partie inférieure d'un rouet horizontal de 10 pieds 6 pouces de diamètre (3,411 m) garni de 71 aluchons. Ce rouet engrène avec deux roues (engrenages coniques) de 3 pieds 8 pouces de diamètres (1,191 m) à axes horizontaux garnies de 25 fuseaux chacune. Elles servent à entraîner, l'une un tour et l'autre le foret.

On note également dans cet atelier un chariot d'un modèle analogue dans le principe à ceux que l'on trouve dans la forerie hydraulique.

Il est intéressant de remarquer que suivant l'inventaire de 1780, on trouve également en partie supérieure de l'arbre vertical, un moulin à moudre le charbon comprenant deux meules dont l'une est mobile. Le charbon à moudre est déversé par l'intermédiare d'un entonnoir en partie supérieure. L'inventaire de 1794 (4 Messidor An II) ne mentionne plus ce moulin.



Les canons qui étaient fabriqués étaient essayés sur le coteau voisin. Certains rebutés, pour défaut de fabrication, étaient réutilisés pour procéder à la coulée de nouveaux modèles. Une « machine à casser le fer » avait été créée à cet effet pour les détruire. Elle était composée de 3 mâts dont un de 70 pieds de long (22,74 m) et les deux autres de 65 pieds (21,115 m) « unis ensemble dans le haut par un fort boulon goupillé en fer battu dans le milieu duquel est un gros anneau qui supporte une écharpe en fer battu avec une poulie en fer de fonte dans laquelle est passé le câble qui sert à lever les pièces et le mouton ». Le principe consistait à monter en partie haute à l'aide d'un treuil une grosse masse métallique (parfois un canon rebuté) et de laisser choir le tout sur le (ou les) canon(s) rebuté(s) posé(s) sur « deux moutons tranchants servant d'enclume ».

Signe d'élégance : « Au haut des dits 3 mâts est établie une plate- forme triangulaire en bois de chesne autour de laquelle est un balcon en fer battu, le tout est terminé par un pavillon rond couvert en plomb au dessus duquel est un canon en taule servant de girouette, garnie de ses agréments de fleur de lys ».